The Origins - Chapitre 1, deuxième partie
En arrivant dans mon lycée, un grand bâtiment aux murs décrépis, je retrouve Taylor et Craig, mes deux amis que je connais depuis le collège.
Taylor est plutôt du genre timide, et pas sociable. Passionné d’informatiques, il passait ses journées à jouer à des jeux Online, à créer des logiciels ou à pirater des films, ce qui avait rendus sa peau blanche et ses yeux gonflés.
Craig est tout son contraire. Il était plutôt du genre malicieux, et il n’était pas rare qu’il termine ses journées dans le bureau du CPE, ou même exclus de cours. Ses yeux étaient souvent plissés, brillants de fourberie.
- Salut Ethan ! me lance-t-il en me voyant. Cette grosse vache de Jenny ne t’as pas encore refait le portrait ?
- Très drôle, Craig. On t’as déjà dit que t’avais un sens de l’humour tordant ?
- Mollo, mec. Je déconne.
- Eh bien pas moi.
Voyant que mon visage était toujours tendus, il tente maladroitement de s’excuser.
Taylor, qui a l’habitude de comprendre rapidement les choses, me chuchote, narquois :
- Tu me préviens quand tu as finis de le torturer…
Un large sourire traverse mon visage. Remarquant qu’on venait de se payer de sa tête, Craig se reprit.
- Bande d’enfoirés ! s’exclame-t-il, juste avent de se joindre à notre fou rire.
La sonnerie annonçant le début des cours met fin à notre hilarité. Chacun d’entre nous rejoins sa case, vus que nous ne sommes pas dans la même classe (détail auquel le proviseur a veillé, je vous demande pourquoi).
- A tout à l’heure ! me lance Craig.
- Ou peut être pas, grommelle Taylor à mon intention. Je suis prêt à parier dix euros qu’il ne tiendra pas deux heures sans se faire renvoyer.
- Tenus ! je lui lance en lui topant dans la main.
C’est Mme Frazy, notre de Maths, qui vient nous chercher pour nous amener dans sa salle.
Cette prof hystérique complètement maniaque du règlement me déteste, pour une raison que je n’ignore pas. Il faut dire que je lui rends bien la pareille.
Elle a des cheveux gris tirés en arrière et noués en un chignon strict, des traits sévères et de petites lunettes rouges rectangulaires.
Elle me fixe de son regard de corbeau un long moment avant de nous donner l’ordre d’avancer. Durant le trajet, aucun incident ne se produisit, et Mme Frazy ne me fit aucune remarque, ce qui était plutôt exceptionnel. Peut être qu’elle a baissé les bras, mais je ne veux surtout pas me faire de faux espoirs.
Pendant le cours, j’étais à côté de Théo, un garçon timide qui portait tout le temps des habits trop petits pour sa silhouette longiligne. Il gardait souvent la tête baissé, et se faisait le plus petit possible avec les profs.
Pas vraiment le partenaire idéal pour tromper l’ennui durant les longs et monotones cours de notre prof de Math préférée (vous remarquerez que j’adore l’ironie).
Je garde le regard dans le vague pendant le cours, n’écoutant les leçons que d’une oreille distraite.
Je ne fais pas ça parce que je suis surdoué ou que je sais déjà tout, mais plutôt parce que j’éprouve de grosses difficultés à me concentrer.
Pour une fois, chose rare, Mme Frazy ne m’interroge pas pour m’humilier, sachant très bien que je n’ai pas écouté, et encore moins retenus les leçons du jour.
Quand la sonnerie retentit, je me lève et sort rapidement de la salle, suivant la marée humaine de lycéens pressés.
Encore une fois, Théo m’a surpris. Quand je lui ai demandé s’il pouvait me prêter un stylo, il a sursauté, marmonné quelques phrases incompréhensibles pour lui-même avant de me tendre ce fameux stylo d’une main fébrile.
« Drôle de personnage », avais-je pensé.
Je part rejoindre Taylor, qui m’attendait un peu plus loin, assis dans l’herbe.
- Craig n’est pas encore sortis ? je lui demande.
Il hausse les épaules.
- Aucune idée. Mais prépare-toi à me donner dix euros, ajoute-t-il, un rictus malicieux au coin des lèvres.
Malheureusement pour lui, Craig sort des toilettes deux minutes plus tard, jetant des coups d’œil anxieux autour de lui avant de nous rejoindre d’un pas rapide.
- A quoi joue-tu ? le questionne Taylor, visiblement dépité.
- Je me suis fait viré de cours, explique-t-il, mais je ne suis allé voir le CPE. C’est pour ça que je vérifiais sur mon prof ne passait pas…
- Yes ! je m’exclame. Taylor, tu me dois dix euros.
- Pas du tout, renchérit-il. Il s’est fait viré, je te rappelle.
- Attendez une minute, intervint Craig. Vous avez parié sur mon exclusion ?!
Je le fixe d’un air faussement innocent.
- Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire.
Taylor me donne un petit coup de coude dans les côtes.
- Ta copine se ramène, me prévint-il.