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Coin littéraire d'Aristed
19 juin 2013

Arthur Rimbaud

rimbaud-enfantRimbaud (1854-1891) est un poète que j'ai découvert il y a peu. Brillant élève et adolescent fugueur, il écrivit la plupart de ses romans et 15 et 21 ans. Peu commune, cette personnalité assez rebelle m'a bien plu, et ses poèmes encore plus. En voici quelques uns...

Roman

I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière...

II

- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête...

III

Le coeur fou robinsonne à travers les romans,
- Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...

Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif...
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

IV

Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
- Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire !...

- Ce soir-là..., - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade...
- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.

Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

 

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

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Commentaires
S
C'est sûr, on dirait un film ! L'histoire de ces deux grands poètes qui s'aiment passionnément... C'est peu commun ! :)
H
Tout simplement parce qu'il était fou amoureux d'Arthur et qu'il avait tout quitté pour lui : sa femme, ses enfants, son ancienne vie... Alors quand Rimbaud s'est mis à le mener par le bout du nez et le menacer de le quitter, il était légèrement désespéré ! Ca a failli se finir en crime passionel... Ca montre la force de leur amour ! ^w^
H
Tout simplement parce qu'il était fou amoureux d'Arthur et qu'il avait tout quitté pour lui : sa femme, ses enfants, son ancienne vie... Alors quand Rimbaud s'est mis à le mener par le bout du nez et le menacer de le quitter, il était légèrement désespéré ! Ca a failli se finir en crime passionel... Ca montre la force de leur amour ! ^w^
S
Ah d'accord, je comprend mieux ! ;) Mais non, t'inquiète pas tu n'es pas du tout demeurée, à moins que je le sois moi aussi parce qu'il m'arrive 100 fois par jour de faire une erreur inattention...<br /> <br /> <br /> <br /> C'est vraiment fou comme histoire. Mais pourquoi Verlaine lui a tiré dessus ?
A
Oh mince!Non seulement c'est le dernier poème le qu'il m'avait récité, mais en plus tu as raison (fichu distraction!) j'étais en train de lire du Baudelaire! pour ce qui est de l'air hautain, ne t'en fais pas: ça m'a fait plus penser à quelqu'un qui essayais de faire comprendre quelque chose à la demeurée que je suis parfois...<br /> <br /> <br /> <br /> Et oui, il était effectivement homosexuel et Verlaine l'avait blessé au poignet,<br /> <br /> ça m'avait marqué, il n'a pas eu de chance, c'est pour ça qu'on l'avait surnommé "le poète maudit" il me semble, <br /> <br /> et peut-être aussi un truc du genre "l'enfant terrible"...
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