Les Royaumes de Jaaline : Second chapitre, quatrième partie partie

 Jaaline s'efforçait de suivre le pas vif de son maître. Il s'inquiétait toujours un peu pour l'état physique ou mental d'Ewan, une escapade comme celle-ci ne vous laissant presque jamais sans séquelles. Il voulait donc arrivait le plus tôt possible à Grimhild, pour que des mages vérifient Ewan dans les moindres détails. Jaaline connaissait bien son maître, elle savait qu'il avait endossé la lourde responsabilité d'Ewan, et qu'il ne lâcherait l'affaire que lorsqu'il serait certains que plus rien ne pouvait lui arriver. Elle savait aussi que ce genre de rôle le rendait souvent irritable, et facilement colérique.

Il avait même décidé de porter Ewan, et celui-ci n'avait pas jugé bon de le contredire. Maintenant, il dormait, affalé sur les épaules robustes de son sauveur.

Alors elle le suivait, sans parler, sans s’arrêter et sans poser de question.

Heureusement, les Orcs n’avaient pas l’air d'avoir encore découvert les carcasses de leurs congénères, et aucun bruit d’Orc ne parvenait aux oreilles de Jaaline quand elle écoutait le vent. Seul réconfort qu’elle puisait dans les longues et monotones journées de marche qu’elle faisait en compagnie de son maître et de l’évadé.

Deux jours après le sauvetage d'Ewan, la forêt se dressa dans leur champ de vision, pour le plus grand bonheur de Jaaline. L’Elfe fugitif se réveilla. Il paraissait sonné et surtout lamentablement épuisé, mais il put bientôt marcher aux côtés de Nerwen. Il leur dit s’appeler Ewan et être le fils de Naël, le meilleur forgeron et armurier de tout Grimhild. Il était partis chercher des fougères rouges dans la forêt quand les Orcs lui étaient tombés dessus.

Nerwen avait vus juste.

-              Comment cela s'est-il déroulés ? souffla Nerwen, une matinée où ils s’étaient arrêtés au dans un bosquet assez touffus.

-              Lorsqu'ils m'avaient repérés, je courais déjà vers la cité à toute jambe, expliqua Ewan, dont les traits se durcirent. Mais les Orcs courent vite, et ce sont de bon traqueurs. Ils n'ont eu aucun mal à me rattraper. Ensuite, ils m'ont assommé. Quand je me suis réveillé, j'étais couvert d'ecchymoses et les Orcs se dirigeaient vers la cité. Il faisait nuit noire. Vous connaissez la suite.

Nerwen garda le silence, et Jaaline ne put s'empêcher le courage du fils de Fanar.

Si cela lui était arrivés, comment aurait-elle réagis ? Elle aurait sans doute essayer de les assommer ou de les tuer pour pouvoir se libérer, mais les Orcs n'étaient pas des êtres complètement stupides. Si ils auraient remarqués son agressivité, ils l'auraient assommés, puis ligotés solidement.

Elle essaya d’imaginer les tourments qu’avaient dus lui infliger les Orcs, puis secoua la tête pour chasser ces sombres pensées. Certes, Ewan avait souffert énormément, mais maintenant qu’il était libre, il était hors de question qu’il retourne parmi les Orcs !

Cette nuit là, malgré la fatigue qui écrasait Jaaline, le sommeil fut long à venir.

Très long.

Ils pénétrèrent dans la foret quelques jours plus tard, en début de matinée. Ewan semblait avoir recouvert ses forces, et il était désormais capable de marcher une journée entière, ne s’arrêtant que pour les repas. Dans ses yeux était apparus un nouvel éclat, faisant ressortir leurs couleurs marrons noisettes. Il semblait émerveillé de la nature qui l’entourait et le chant d’un oiseau ou le bruit tranquille d’une rivière le laissait profondément épanoui. Jaaline, elle, était pressé d’atteindre Grimhild pour reprendre un rythme de vie normale et son entraînement auprès de Nerwen. Les Epreuves qui lui permettrait de devenir libre se déroulerait dans moins de dix lunes, et elle était impatiente de les franchir. Néanmoins, le lien qui l’unissait avec Nerwen serait difficile à briser, elle en était consciente. Mais leurs chemins ne se séparerait pas pour autant. Ils pourraient fréquemment se rendre visite et partir chasser, en souvenir du temps qu’ils avaient passé ensemble. Jaaline sourit. Elle pensait déjà à ce qui allait se passer dans longtemps, alors qu’une multitude d'événements pouvaient subvenir jusque là. Un léger bruit de frottement le tira de ses pensées. Le bruit venait d’un arbre, à quelques mètres d’eux. Nerwen et Ewan, eux aussi, semblaient l’avoir remarqué car ils s’étaient arrêtés. Tendus, Jaaline s'apprêta à encocher une flèche lorsqu’une masse tomba de l’arbre et atterrit lourdement sur le sol. Jaaline ne fut qu’à demi étonné de reconnaître Fanar, le nouveau Gardien de Grimhild, en train d’épousseter ses vêtements. Fanar était un lutin, le seul dans tout Emblindor. Il avait été nommé gardien des Sentinelles le printemps dernier. Les Sentinelles étaient de petits lutins installés dans un cône creusé tapissé de mousse et suspendu à une branche. Ils veillaient sur Grimhild jours et nuits, installés tout autour de la cité Elfique. Une fois par printemps, Fanar se rendait à la Clairière des Sentinelles, une clairière où était présente tout les Sentinelles, de toutes sortes et de tout âges. Il choisissait alors les prochaines Sentinelles qui veilleraient sur Grimhild. Lorsque Fanar n’était plus apte à remplir sa fonction, une Sentinelle élue sortait de son cône – un événement rare et exceptionnel – pour devenir le gardien des Sentinelles.

-              Nerwen! s’écria joyeusement le Gardien. Mais qu’est-ce que tu fait ici ? Et Jaaline…

Il s’arrêta de parler. Son regard venait de se poser sur Ewan, qu’il contemplait avec des yeux ronds et la bouche entrouverte. Nerwen rit :

-              Ne t’inquiète pas, Fanar. C’est Ewan, fils de Naël, meilleur forgeron et armurier que Grimhild n’ai jamais connu. Il était prisonnier des Orcs et nous l’avons libéré. Va vite annoncer la nouvelle à son père et à Ilphrinn, notre roi ! Ewan, qui a été prisonnier dans une cite des Orcs est désormais parmi nous !

Le regard brillant d’allégresse, Fanar disparut derrière les arbres.

-               Nous voilà débarrassés d'un sacré abrutis, marmonna Nerwen, un sourire en coin. Je me demande combien de temps il tiendra à sa place de Gardien de Grimhild.

Jaaline haussa les épaules en riant, gagnée par la soudaine bonne humeur générale.

Bientôt, au fur et à mesure que Jaaline, Nerwen et Ewan s’approchaient de la cité, des cris de joie s’élevèrent et on entendit des voix qui se rapprochaient.

Ils étaient de retour à Grimhild.

Comments

[simonbig]

Merci !

La suite d'ici une semaine...

[Soso83]

C'est un bon chapitre, peut être un peu rapide... Mais les émotions de Jaaline me sont bien parvenues!!!

Hâte d'avoir la suite maintenant!^^

[Hime-Chan]

Aaaaah... Mais pourquoi yen a si peuuuu... Je veux savoir la suiiiiiite... Tu écris toujours aussi bien ! ^^ Continue comme ça, j'ai hâte de lire le reste !